Monsieur Martial, quelles sont vos relations avec l’enseignement supérieur ? Avez-vous des liens avec des universités, des écoles ?
Je n’ai aucune relation directe avec l’enseignement supérieur. Mon activité ne le nécessite pas, car mon entreprise est de petite taille (5 salariés). Cependant, j’ai régulièrement des candidatures de jeunes diplômés, soit d’université, soit d’écoles, recherchant principalement un emploi de commercial ou de graphiste. Mais ces candidatures sont spontanées.
Quelle est votre politique en matière de formation des jeunes ? Signez-vous des contrats de stage, d’apprentissage ?
Je prends 2 ou 3 stagiaires par an, pour une durée de 8 jours à 3 mois généralement. Mais je ne prends plus d’apprentis depuis quelques années, alors que j’en prenais au début de mon activité il y a 25 ans. Les apprentis coûtent bien trop chers pour une petite entreprise comme la mienne, en temps et en charges.
L’imprimerie est un secteur qui a beaucoup évolué ces 20 dernières années. L’enseignement des métiers de l’imprimerie s’est-il adapté à ces changements ?
Le secteur a complètement été bouleversé par l’arrivée de l’informatique. Les écoles d’imprimerie se sont adaptées à ces changements, mais avec toujours un décalage.
Plus généralement, pensez-vous que l’enseignement supérieur est adapté aux réalités du marché du travail ?
Je ne suis pas trop confronté directement, mais je vois bien le décalage avec les jeunes diplômés qui viennent me voir pour un emploi. Ils arrivent tout fiers, avec leurs beaux diplômes, leur belle cravate, en voulant tout de suite un beau salaire. On leur a fait miroiter des carrières qui ne correspondent pas à la réalité.
Pour vous, le code du travail est-il adapté à une bonne insertion professionnelle des jeunes ? Quelles seraient les solutions pour l’améliorer ?
Non, le code du travail est beaucoup trop strict. Il y a bien trop de sécurisation dans les contrats pour les employés, ce qui n’incite pas à l’embauche. Ce n’est évidemment pas de notre intérêt de rompre un contrat avant son terme, mais si on embauche un apprenti, et que l’on voit que ça se passe mal au bout de quelques mois, alors on peut être piégé pour plusieurs années.
De plus, ce code du travail n’est souvent pas adapté à la taille de l’entreprise.
Il faudrait plus de souplesse dans le contrat de travail et moins de charges afin que l’on soit incité à embaucher.
La Charte des stages vient d’être signée. Pensez-vous qu’il serait bon qu’elle se transforme en loi ?
Je ne suis pas réfractaire au principe d’une Charte. Mais je ne suis pas d’accord pour une loi. Nous avons assez d’obligations comme ça en temps que chefs d’entreprises.
Merci Monsieur Martial