Après Valeurs Actuelles, c’est au tour du Figaro de publier un article sur le rapprochement universités entreprises.
"La loi sur l’autonomie des établissements universitaires prévoit la participation d’au moins un représentant du monde de l’entreprise dans les conseils. Veolia, Michelin ou L’Oréal ont déjà franchi le pas.
« Cela ne se réduit pas à une histoire de finance ! » Denis Gasquet, directeur général de Veolia Propreté, siège depuis mi-janvier au conseil d’administration de l’université de Marne-la-Vallée. Comme Veolia, une dizaine d’entreprises ont intégré depuis quelques semaines les conseils d’administration de trois universités, en l’occurrence Marne-la-Vallée, Paris-V - Descartes et Clermont-Ferrand 1. Parmi elles, Michelin, Limagrain, les Banques populaires, Laboratoires Théa, La Poste, L’Oréal ou encore Sanofi Aventis.
En vertu de la loi sur l’autonomie des universités, les 80 universités françaises ont jusqu’à aujourd’hui pour déterminer la taille, réduite à une trentaine de membres, de leur conseil d’administration. Et jusqu’au 11 août prochain pour déterminer la composition de ces conseils, qui doivent comprendre au moins un représentant du monde de l’entreprise.
C’est tout logiquement que le responsable de Veolia Propreté, déjà impliqué dans la création du pôle ParisTech, a été contacté « par des liens personnels » par le président de l’université dans le cadre de la loi sur l’autonomie des universités. D’ailleurs, Veolia a déjà un partenariat au travers d’un centre de formation avec l’Essec et l’université de Cergy-Pontoise. Selon Denis Gasquet, l’urgence est « que les étudiants soient le plus rapidement possible en lien avec l’entreprise pour faire le choix d’une carrière plus conforme au monde qui les entoure ». Très concrètement, désormais présentes au sein du conseil, les entreprises pourront donner un avis notamment sur l’adaptation de l’enseignement, mais aussi l’insertion professionnelle et d’autres évolutions stratégiques. « Nous constatons un déficit de spécialistes du droit de la pharmacie et avons suggéré à l’université de créer un tel cursus », explique de son côté Jacques Fournet, président des Laboratoires Théa, un groupe spécialisé dans les produits ophtalmologiques.
Même son de cloche chez Michelin, où le directeur des sites à Clermont-Ferrand estime qu’il souhaite « apporter sa vision de l’industrie au sein de l’université ».
Pour autant, universités et entreprises travaillent déjà ensemble. Président de l’université de Marne-la-Vallée, Francis Godard explique que « nous ne les intégrons pas au conseil pour les connaître, puisque nous les connaissons déjà ! Par exemple, Veolia cofinance notamment un master d’ingénierie urbaine. L’idée est plus de partager avec eux une vision stratégique de l’université ». Et d’aller plus loin que les conseils d’administration..."