Quatre Vents, cabinet de conseil en marketing et communication, a interrogé, lors du premier trimestre 2008, 20 000 étudiants et jeunes diplômés des 120 meilleures écoles de commerce et d’ingénieurs françaises pour connaître leurs attentes vis-à-vis de leurs futurs employeurs (perception du monde de l’entreprise, attentes en matière d’information de la part des recruteurs, canaux de communication de recrutement). Qu’en ressort-il ?
Cibler les entreprises connues
Très sollicités, les étudiants des grandes écoles privilégient avant tout des moyens de recrutement « actifs » : au moment de postuler, la grande majorité d’entre eux ont déjà en tête les sociétés chez lesquelles ils souhaitent être recrutés. En effet, qu’ils soient ingénieurs ou issus d’une école de commerce, ils effectuent majoritairement leur recherche de stage ou d’emploi via le site web de recrutement des entreprises. Ils sont ainsi 61,7% dans les écoles de commerce et 59,7% dans les écoles d’ingénieurs à privilégier une candidature on line dans l’entreprise qu’ils connaissent. Si l’aspect « réseau » reste très important en étant cité à 48%, les grands vainqueurs en terme de sourcing sont le forum de l’école (38%) mais surtout le site stage/emploi (ou service des stages) de l’école (44,2%) avec un écart très important entre les commerciaux (60%) et les ingénieurs à (37%).
Les sites d’annonces d’emploi ne sont cités qu’à 18,4%, les salons de recrutement à 9,4%. Les réseaux virtuels type Facebook (1,3%) semblent anecdotiques… À noter bien évidement des écarts très significatifs notamment par rapport aux sites d’annonces d’emploi puisque 40% des jeunes diplômés en recherche d’emploi ou des jeunes expérimentés déclarent utiliser les sites d’annonces d’emploi (contre 18,4% pour l’ensemble des répondants). Des résultats qui risquent de pousser nombre d’entreprises à s’interroger sur leur stratégie de sourcing dans les grandes écoles !
Proximité, la clé du succès ?
Le forum de l’école, l’intervention dans le cadre d’un cours et les actions de proximité dans les écoles (événement inter-écoles / sponsoring d’associations) : une stratégie payante à condition de coupler ces actions. 61,8% des étudiants et jeunes diplômés issus d’une école de commerce plébiscitent le forum de leur école dans le cadre de leur recherche d’emploi. 44% d’entre eux affirment en outre que l’intervention d’une entreprise dans le cadre d’un cours a un impact positif sur l’orientation de leurs recherches. Ce type d’actions reçoit également l’assentiment des jeunes ingénieurs, dont 51,4% affirment avoir été incités à contacter une entreprise présente au forum de leur école, ou, pour 39,7% d’entre eux, après qu’un de ses représentants soit intervenu lors d’un cours. Les événements inter-écoles et/ou le sponsoring d’associations sont le 3e vecteur le plus efficace avec 38% de suffrages ; additionné à un amphithéâtre ou un petit-déjeuner de présentation, ce nombre s’élève à 75%. Les parrainages de promotions (16%) et un partenariat avec l’administration (10%) ferment la marchent. Néanmoins ces actions sont souvent couplées entre elles, ce qui assure cette efficacité à court, moyen et long terme. Le type d’action menée en tant que tel importe peu, même si globalement les projets culturels, professionnels, sportifs (entre 48% et 38%) ressortent légèrement par rapport aux projets ludiques, scientifiques et humanitaires, cités par les étudiants à 28%.
Combiner une approche pédagogique et ludique
Pour une véritable efficacité dans sa stratégie de recrutement, l’entreprise doit nouer un lien avec les étudiants par des actions directement dans l’école, en conjuguant approche pédagogique (explication de ses activités et métiers) et vocation « ludique » pour se différencier mais aussi « capter des contacts » qui pourront être un jour candidats mais qui seront de toute façon prescripteurs de sa marque employeur. Les étudiants et jeunes diplômés des grandes écoles attendent que les entreprises « viennent à eux » ; l’absence de communication en proximité ou d’actions nombreuses et variées dans la durée signifie peu ou pas de candidats. Il est également à noter qu’une véritable stratégie de relations écoles sera toujours rentable à moyen terme : dès que l’étudiant futur candidat potentiel n’est plus dans l’école, l’entreprise devra investir à minima dix fois plus pour espérer peut-être le toucher de nouveau… sans garantie de le séduire cette fois-ci, puisque les contacts établis ne seront plus que « professionnels ».
Séduire et fidéliser
42% des étudiants et diplômés des grandes écoles disent ne pas bien connaître les entreprises potentielles qui pourraient correspondre à leurs attentes… tandis que 48% citent le manque d’expérience comme un handicap lourd pour accéder à un premier poste à la hauteur de leurs ambitions. Première solution envisageable : une formation à l’entrée, un parcours individualisé et un programme hauts potentiels. Ces forts vecteurs d’attractivité répondent à ce manque d’expérience perçu. Deuxième axe de travail indispensable : une communication de fond, de proximité, dans la durée avec de nombreux moments de rencontres directement dans l’école (en couplant des actions ludiques à forte attractivité pour mieux se faire connaître et des opérations de fond plus orientées métiers). S’il est compliqué d’attirer, une fois que l’entreprise est connue et que des échanges informels ont rassuré le candidat potentiel… tout devient alors possible !
Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : un leitmotiv
Missions confiées (54,5%), ambiance de travail (43,8%) et localisation géographique (39,7%) sont les critères déterminants de choix… même si la rémunération reste une donnée importante avec 37%. Des valeurs souvent valorisées par les entreprises n’entrent quasiment pas en compte dans le choix de l’entreprise : prestige (17%), standards éthiques (10,4%), pérennité (5%).
Qu’ils soient issus d’une école de commerce ou d’une école d’ingénieurs, les jeunes diplômés accordent une grande importance aux opportunités de carrière internationale. Si elles demeurent importantes, les opportunités de carrières à l’international, de hauts niveaux de revenus et d’autonomie sur ses projets apparaissent moins prioritaires pour ces jeunes diplômés que leur aspiration à un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Qu’ils soient issus d’une école de commerce, d’une école d’ingénieurs ou déjà en poste, les jeunes diplômés sont, comme la très grande majorité des actifs, avant tout sensibles à la possibilité d’équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. Ils sont plus de deux tiers à se fixer cet objectif trois ans après leur diplôme !
Pour en savoir plus : www.quatrevents.fr/rh