Entre l’université de Reims et le monde des entreprises, ce n’est peut-être pas encore un vrai flirt, mais ce n’est plus l’indifférence. « Je constate que l’Urca (Université Reims-Champagne-Ardenne) a accentué son ouverture en direction des milieux économiques », confie, pour s’en réjouir, le président Bachy du conseil régional. Et il cite un exemple précis : en juin dernier, pour la première fois, une cérémonie officielle de remise de diplômes de doctorat était organisée et parmi les plusieurs centaines d’invités se trouvaient de nombreux responsables d’entreprise.
Une première appréciée à sa valeur de symbole par le Medef. « Dans les discours, on sentait ce désir de développer les relations entre la recherche et les entreprises », commente le secrétaire général du syndical patronal Christophe Dumaire. La recherche, c’est justement une des préoccupations majeures pour les petites et moyennes entreprises : en juin dernier, une délégation de la CGPME avait rencontré le président de l’université, notamment pour lui réclamer davantage de contacts entre ces PME et les labos universitaires. « Davantage », car on ne part tout de même pas de zéro dans ce domaine : certains points de contacts existent déjà. Le pôle de compétitivité industrie et agro-recherche par exemple : « Depuis le début de ce pôle il y a deux ans et demi environ, confirme son patron, Thierry Stadler, nos commissions thématiques rassemblent des acteurs du monde agricole, de l’industrie et de l’université ; et deux d’entre elles, agro-matériaux et bio-molécules, sont animées par des gens de l’Urca ; par ailleurs, l’Urca participe aussi à certains de nos projets ; là aussi, c’est un élément de brassage physique entre les personnes ».
Il y a donc ce qui se fait déjà, et puis il y a aussi ce qu’on veut faire : au nom de la CGPME, la secrétaire générale Mme Xavier indique ainsi que nous « allons nouer un partenariat avec l’université dans le cadre du « master de management des PME » : nous allons demander à des étudiants de travailler avec des PME sur la thématique de l’association des compétences ».
Les gestes d’ouverture ou les occasions de rapprochement entre les « intellos » et les « mains dans le cambouis » semblent ainsi appelés à se développer. De toute façon, la loi pousse dans ce sens. Par le simple jeu de la réforme de l’an dernier modifiant la taille et la composition des conseils d’administration des universités par exemple : à l’Urca, le monde de l’entreprise est passé de deux représentants sur soixante membres, à trois sur trente. Ce n’est pas une majorité ni même une parité, mais ça ressemble bien à une avancée !